Mais de quoi ça parle ?

Et comme ça m'a plu, je vous le fais partager.
Alors inutile de chercher ici le dernier film à la mode, le dernier clip de musique tarazimboumante ou le dernier épisode de la série qui cartonne. Ici, je vais vous faire partager quelque chose qui m'a plu, que ce soit hier soir ou il y a 15 ans. Un film, un livre, un poème, un spectacle, une BD, une chanson, une recette de cuisine ou un site web : au grès de mes envies, de mes humeurs et de mes fantaisies. Et si je vous le fais partager, c'est pour que vous me disiez si, vous aussi, ça vous a plu ! Alors n'hésitez pas, vos critiques et vos avis seront les bienvenus.

vendredi 10 juin 2011

The Dresden Files

« Magic. It can get a guy killed »

Harry Dresden est un magicien. C’est d’ailleurs ce qui est écrit sur la porte vitrée de son bureau : “Harry Dresden – Magicien”. Il est sans doute le seul à exercer cette profession, du moins ouvertement. Harry n’est pas un illusionniste ou un escamoteur : c’est un vrai magicien, avec une baguette, lançant des sorts et fabriquant des objets magiques, et un magicien moderne qui plus est ! Il garde ses composants de sorts dans des tupperwares, trace ses pentacles avec des markers permanents, et s’assure la loyauté de lutins avec des offrandes de pizzas. C’est pourquoi, quand la police de Chicago est confrontée à un cas qui dépasse leur entendement, elle fait appel à lui. La plupart des gens (ainsi que la plupart des policiers qui l’emploient) prennent Harry pour un charlatan, un illuminé ou un escroc, mais pour affronter le monde surnaturel, il n’y a pas meilleur que lui.



En 2007, je suis tombé sur une nouvelle série télévisée de la télévision américaine, narrant les aventures d’un détective magicien, dans la lignée des séries surnaturelles contemporaines comme Buffy ou Charmed. Malgrè un scénario somme toute assez banal, je tombais néanmoins sous le charme de ce grand gaillard dépenaillé et je le voyais partir avec regret au bout de seulement 13 épisodes. Quelques mois plus tard, lors d’un passage chez W.H. Smith, la célèbre librairie anglophone, je découvris avec surprise que la série télévisée avait été inspirée d’une série de romans d’un auteur américain qui m’était totalement inconnu : Jim Butcher. Je décidais donc d’acquérir les deux premiers volumes pour voir un peu si les romans étaient un peu plus fouillés que la série. Et bien m’en a pris ! Si la série avait réussie à bien retranscrire le personnage, l’univers dans lequel il évolue a été complètement édulcoré et la trame générale totalement ignorée. 

Les Dresden Files racontent donc les aventures de Harry Dresden au fil de ses enquêtes qui l’emmènent à chaque fois explorer une facette différente du monde magique moderne. C’est une combinaison plutôt réussie entre le roman noir et le roman fantastique, le policier et le surnaturel. Harry, le personnage principal, est un magicien iconoclaste, denigré par ses pairs parce qu’il a été élevé par un adepte de la magie noire. Il est le narrateur de l’histoire, ce qui nous permet d’apprécier ses références dignes du meilleur des geeks. Râleur, opiniâtre et pas subtil pour deux sous, il mène ses enquêtes avec sa gouaille ravageuse, son inventivité hors norme et sa tendance maladive à mettre les pieds dans le plat. Il vit seul dans son petit appartement en sous-sol au confort spartiate, toujours à la recherche des quelques dollars pour payer son loyer et mettre de l’essence dans sa vieille coccinelle plus retapée que le visage de Cher. Il faut dire que ce n’est pas facile de vivre dans le confort quand votre simple présence auprès d’un appareil électrique plus compliqué qu’un grille-pain suffit à le rendre inutilisable.

L’univers de Harry est à la fois très « classique » et très original. Jim Butcher y place tous les poncifs du genre, en les remaniant à sa manière inédite et particulière. On y croise des vampires, des loups garous, des fées, des démons et des nécromanciens, mais ils n’ont rien à voir avec les créatures classiques que l’on a pu voir et revoir ces dernières années. Par exemple les fées, créatures qui évoquent plutôt des êtres bienveillants, sont les entités les plus redoutables de l’univers de Harry. Vivant dans un monde « parallèle » qui permet aux magiciens de se déplacer sur de grandes distances, elles se révèlent d’une cruauté, d’une puissance et d’une perversion sans borne. Harry a d’ailleurs une marraine fée qui le terrifie au plus haut point, et il n’emprunte les chemins du Nevernever que sporadiquement, car elle rêve de le transformer en chien pour l’attacher à son attelage. Les vampires, quant à eux, sont divisés en trois races (ou clans) bien distincts : Le clan Rouge, qui sont les vampires les plus classiques. Buveurs de sang, ils sont en fait des créatures au corps répugnant et démoniaque et qui peuvent prendre apparence humaine. Le clan Noir, les moins nombreux, ont l’apparence de corps décharnés. Ils se nourrissent eux aussi de sang et sont de redoutables magiciens. Le clan Blanc, quant à lui, se nourrit d’énergie vitale, généralement par le sexe, mais un simple baiser peut suffire s’ils ont vraiment faim. Au fil des volumes, ont voit se développer en toile de fond une trame générale où une guerre oppose les magiciens du Conseil Blanc au clan des vampires rouges, orchestrée dans l’ombre par une organisation dont Harry est le seul à être convaincu de l’existence. Au milieu de tout cela, Harry enquête, court, se démène comme un beau diable, se fait beaucoup d’amis, se fait encore plus d’ennemis, et finit généralement chaque volume plus perclus de bandages que John McLane à la fin d’un Die Hard. Il est intéressant de noter aussi que chaque volume contient une histoire complète, et situe l’action dans un intervalle allant de huit à douze mois du précédent, ce qui fait qu’on peut voir Harry et l’univers évoluer sur une période de temps relativement longue (à l’heure actuelle, la série compte douze volumes, les treizième étant prévu pour juillet. Seulement cinq sont traduits en français, malheureusement).

J’aime beaucoup les Dresden Files. Chaque année, j’attends avec impatience la sortie du nouveau volume pour me replonger dans les aventures de Harry, le voir accumuler ennuis sur problèmes et brandir son bâton de mage en hurlant son tonitruant « Fuego ! », son incantation favorite. Évidemment, ça n’est pas de la grande littérature, mais ça fait passer un très bon moment. Le style est très fluide, et le fait que l’histoire soit racontée à la première personne donne au récit un coté plus intime et permet de s’attacher d’autant plus facilement au personnage. Encore un mage appelé Harry, me direz vous ? Oui, mais l’auteur avait conçu son personnage dans une nouvelle qu’il a écrite bien avant la parution des romans de Rowling. Je regrette néanmoins que la structure des romans a une légère tendance à se répéter. L’intrigue est différente à chaque fois, mais le déroulement de l’action se termine invariablement en un climax apocalyptique qui donnerait des cauchemars à tout réalisateur qui voudrait adapter les romans en film. Je souhaite encore longue vie à cette série d’Urban Fantasy et j’espère que les prochains volumes me feront encore passer d’aussi agréables moments.

Au cas où la langue anglaise ne vous gène pas, voici un lien pour lire les premières pages du premier volume :

Chapitre 1 de "Storm Front"

2 commentaires:

  1. Hé ben ça donne envie de découvrir. Merci :)
    Mais en même temps comme dans deux semaines je poursuis l'exploration de Westeros et du trône de fer, ça attendra un (petit) peu.

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